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A vendre aux enchères le 7 décembre à l'usine Renault de Flins
Lot N°101
1984 Renault RE 50-01 Formule 1
Estimation 80000 - 140000… €
Voiture de compétition Sans titre de circulation
Châssis n° RE 50-01 Moteur n°
- Une des cinq RE 50 encore en existence
- Voiture d'essai importante pour la mise au point du modèle
- Historique connu, voiture restée chez le constructeur pendant toute son existence
- Pilotée par Tambay, Warwick, Jaussaud lors de nombreux essais
Lorsque, à la fin de l'année 1983, Renault Sport présente à la presse la nouvelle RE 50, son directeur Gérard Larrousse souligne toute l'âpreté de la concurrence que se livrent les grandes équipes de Formule 1, d'autant plus avec l'entrée en scène de nouveaux-venus comme Honda et Porsche. "La Formule 1 est devenue une affaire nationale," précise-t-il, soulignant le changement de dimension de cette discipline, en l'espace de 10 ans.
Pour réagir à la baisse de régime de la fin de saison 1983, Renault Sport s'est restructuré et la RE 50 reçoit un moteur complètement revu, désigné EF4 et qui a abandonné les turbo KKK au profit de Garrett plus performants. Ce moteur, qui équipe aussi les monoplaces Lotus et Ligier, tient compte du nouveau règlement qui impose un maximum de 220 litres par Grand Prix : la FIA souhaite limiter la course à la puissance en jouant sur la consommation, pour des moteurs maintenant capables d'atteindre 800 ch. L'équipe des pilotes Renault a changé elle aussi, Patrick Tambay et Derek Warwick remplaçant Alain Prost et Eddie Cheever.
RE-01 est la première des 10 RE 50 qui seront fabriquées par Renault Sport (dont ne subsistent aujourd'hui que cinq exemplaires). C'est une voiture qui sera réservée pendant les six premiers mois de l'année à de nombreux essais et expérimentations décrits par le menu dans l'excellent ouvrage Renault F1, Les années turbo (1991, Jean-Louis Moncet, Bernard Dudot, Jean Sage, éditions Albin-Michel) d'où sont issues une bonne partie des informations qui suivent.
La voiture fait sa première apparition le 14 décembre 1984 au Castellet, pour cinq jours de tests avec Patrick Tambay rejoint par Derek Warwick pour deux autres séances, les 4 et 5 janvier. La monoplace est alors dotée d'une suspension hydraulique. Le 16 janvier, l'équipe se retrouve à Rio en préparation du premier Grand Prix de la saison : Warwick poursuit la mise au point et traque les défauts de jeunesse, tout en effectuant des tests de pneus et d'endurance, avec ou sans le système hydraulique de suspension.
Ces essais se poursuivent du 6 au 10 février sur le circuit Paul Ricard, RE 50-01 étant confiée à Warwick. "Je freine trop tôt par manque de confiance dans la suspension," indique-t-il au début. Il est chronométré à 301,5 km/h sur la ligne droite du Beausset et, le 9 février, il souligne : "Le vent est dangereux dans la Verrerie et le double droit du Beausset", où Tambay sort de piste pour cette raison quelques heures plus tard à bord d'une autre RE 50.
C'est ensuite à Kyalami que se rend l'équipe de Renault Sport, du 27 février au 3 mars, pour de nombreux tests avec une carrosserie à "flux interne" ou "flux externe", différents turbos, boîtiers d'injection, freins en carbone... Warwick conclut le 3 mars : "La voiture est stable." Une semaine plus tard, sur le circuit d'essai Michelin à Ladoux, les mouvements de la voiture sont analysés par la présence d'une caméra Thomson embarquée, Tambay étant au volant.
On retrouve l'équipe un mois plus tard à Zolder, en Belgique, où Warwick effectue un essai d'endurance : "Les pneus sont constants mais assez longs à chauffer, le temps de réponse du moteur est très bon." Du 16 au 18 avril, c'est au tour de Patrick Tambay de prendre la volant de la RE 50-01 à Dijon, en prévision du Grand Prix de France le 20 mai. Il travaille sur l'équilibre dynamique et obtient "une bonne balance pour la voiture sauf à l'entrée de l'épingle où elle sous-vire et rend le freinage difficile." Après un passage à Ladoux les 19 et 20 avril, la voiture réalise plusieurs tests sur la base de Crucey, entre les mains de Jean-Pierre Jaussaud.
RE 50-01 effectue encore deux longues séances d'essai d'une part à Dijon, du 5 au 7 juin avec Derek Warwick, puis sur le circuit Paul Ricard, du 27 au 30 juin également avec Warwick. Remarque amusante : "La boîte n'est pas très bonne mais c'est quand même la meilleure que j'ai eue."
La liste de ces essais montre à quel point la mise au point d'une monoplace de Formule 1 est difficile. Par exemple, comme la quantité de carburant est limitée par le règlement, il est décidé de le "contracter" en le réfrigérant avant de ravitailler la voiture, ce qui permet de gagner une bonne dizaine de litres. Mais il faut parallèlement imaginer un système de réchauffement en sortie de réservoir pour un fonctionnement régulier du moteur. A ce niveau de performance, le moindre détail est important : un gain de 10 kg avec des disques en carbone, difficiles à mettre au point, représente quelques dixièmes de seconde au tour...
RE 50-01 a participé à ces fascinants travaux de mise au point et, à l'issue de la saison, elle avait couvert 9 709 km, un des kilométrages les plus élevés des monoplaces Renault de cette décennie. Preuve de sa contribution significative à l'aventure Renault en F1.
Pourtant, la saison 1984 ne sera pas couronnée du succès espéré et, si Warwick et Tambay sont souvent bien placés aux essais, ils peinent à résister au rouleau compresseur McLaren, emmené par Niki Lauda et Alain Prost qui, ironie du sort, s'est rendu célèbre chez Renault. Le V6 Turbo du constructeur français reste toutefois un des meilleurs du plateau et Lotus-Renault termine troisième au Championnat du Monde 1984. D'ailleurs, le 19 août au Grand Prix d'Autriche, pour la première fois dans les annales de la Formule 1, aucune monoplace n'est équipée d'un moteur atmosphérique : tous les constructeurs sont passés au turbo, sur les traces de Renault.
A la fin de la saison, RE 50-01 a été transmise par Renault Sport au département des Relations Publiques de Renault, pour une existence plus paisible. Elle a pris part à diverses expositions et démonstrations dynamiques lors des World Series Renault, avant d'être définitivement remisée. Aux couleurs de Patrick Tambay et portant le numéro 15, incomplète en mécanique mais forte d'un historique détaillé et vendue directement par le constructeur, elle constitue un témoignage historique de l'aventure des Renault turbo en Formule 1. Les spécialistes et passionnés sauront le reconnaître.
--- A vendre aux enchères le 7 décembre à l'usine Renault de Flins
The Renault Icons, une vente aux enchères inédite et exceptionnelle qui se tiendra le 7 décembre 2025 au cœur du site emblématique de l’usine Renault de Flins-sur-Seine, à 40 kilomètres de Paris et qui sera aussi le lieu du futur musée des collections Renault.
Exposition
4 décembre 2025, de 11h à 18h
5 décembre 2025, de 11h à 18h
6 décembre 2025, de 10h à 19h
7 décembre 2025, de 11h à 12h
Usine Renault de Flins
Boulevard Pierre Lefaucheux - 78415 Aubergenville
Commissaire-priseur
Anne-Claire MANDINE
Tél. +33 1 42 99 20 73
motorcars@artcurial.com
Contacts
Sophie PEYRACHE
Administrateur des ventes
Tél. +33 1 42 99 20 41
renaulticons@artcurial.com
Ordres d’achat & Enchères par téléphone
Kristina Vrzests
Tél. +33 1 42 99 20 51
bids@artcurial.com
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